Lorsque les hivers étaient rigoureux et que l’on ne chauffait pas les chambres, il n’était pas rare d’observer du givre sur les vitres des fenêtres. Ce phénomène est provoqué par le dépôt lent sur une surface froide de micro-gouttelettes d’eau [dans ce cas qui nous concerne ces gouttelettes proviennent de notre respiration] en surfusion (température inférieure à 0 °). De nos jours, on peut encore observer ce phénomène, en hiver, sur les arbres et … sur notre pare-brise!
Mon Dieu ! comme ils sont beaux
Les tremblants animaux
Que le givre a fait naître
La nuit sur ma fenêtre !
Ils broutent des fougères
Dans un bois plein d’étoiles,
Et l’on voit la lumière
A travers leurs corps pâles.
Il y a un chevreuil
Qui me connaît déjà ;
Il soulève pour moi
Son front d’entre les feuilles.
Et quand il me regarde,
Ses grands yeux si doux
Que je sens mon cœur battre
Et trembler mes genoux.
Laissez moi, ô décembre !
Ce chevreuil merveilleux.
Je resterai sans feu
Dans ma petite chambre.
Maurice Carême