La reine des fleurs et la fleur des reines.
Éternelle messagère de l’amour, la rose exprime la passion avec le rouge, le romantisme avec le rose, la jalousie ou l’infidélité avec le jaune. En fleur coupée, c’est la rose rouge qui est la plus sollicitée, notamment à la Saint-Valentin.
C’est vers 1785 que cette fête sera associée à la rose.
Elle couvre toutes les nuances du blanc au rouge sombre, ainsi que jaune, abricot et orangé… Les roses bleues sont encore rares et il n’en existe pas (encore) de noires !
Son parfum est varié: il peut être frais et léger, souvent avec une note musquée chez les roses anciennes, parfois épicé et enivrant, sucré…Il résulte d’un mélange complexe de molécules (jusqu’à 400 pour certains parfums). Ces molécules sont synthétisées à des heures différentes de la journées, ce qui explique que le parfum d’une rose change entre le petit matin et la tombée de la nuit.
- Il existe près de 150 espèces de rosiers et leur diversité en culture est encore plus étonnante.
- Parmi les 25000 variétés recensées coexistent des roses anciennes et des hybrides modernes.
- Les rosiers miniatures ne dépassent pas 30 centimètres de hauteur et les variétés les plus vigoureuses dépassent 2 mètres.
- Les rosiers à grande fleur portent une inflorescence unique en bout de chaque pousse et les polyanthas se ramifient en bouquets garnis de nombreux boutons.
- Quant aux couleurs, il n’y a pas de teinte de l’arc-en-ciel qui ne figure aujourd’hui dans la gamme proposée par les rosiéristes.
La rose et la mythologie
Elle fascine les hommes depuis des millénaires.
Dans la mythologie grecque, c’est la nymphe Chloris, épouse de Zéphyr, qui fit naître la rose du corps sans vie d’une nymphe ; à cette fleur Aphrodite donna la beauté et Dionysos déposa le nectar, d’où la fleur tire son parfum. Les trois Grâces auraient ajouté le charme, l’éclat et la joie.
Dans la mythologie romaine, une jeune fille que Bacchus , dieu de la vigne, pourchassait, fut arrêtée dans sa fuite par un buisson épineux. Bacchus couvrit le buisson de roses, dont la teinte délicate rappelle la pudeur blessée de la jeune fille.
La rose et l’Histoire
Les roses placées dans des tombeaux égyptiens accompagnaient les morts vers l’éternité.
Les Grecs comme les Romains la considéraient comme un cadeau des dieux fait à la terre et aux hommes. Fleur de légendes, elle devint principalement l’apanage de la déesse Vénus (Aphrodite pour les Grecs), déesse de l’Amour.
On voyait en elle le symbole du retour du printemps et de la fragilité du monde.
Dans la Rome antique, on couvrait de pétales de roses le sol des salles de banquets. Les Romains utilisaient un système ingénieux afin de forcer leur floraison, en réchauffant les sols de culture à l’aide de canalisations d’eau chaude.
Au Moyen Age, dans la poésie, sa symbolique s’est enrichie : la rose est le symbole de l’amour, puissant, fragile et périlleux, de la fragilité de la vie, de la perfection difficile
à atteindre et surtout de la personnification-même de l’être aimé. (Roman de la rose).
Elle tenait une place d’honneur dans le calendrier républicain français: le premier jour du mois de floréal, (le 20 avril) lui était réservé.
L’impératrice Joséphine (épouse de Napoléon) fut surnommée « l’impératrice des roses ».
Elle crée une roseraie renommée dans toute l’Europe avec plus de 200 variétés de roses différentes.
La rose (comme le lys) devient symbole de pureté lorsqu’il s’agit de Marie, la « rose sans épines ».
Elle est le symbole de la beauté intérieure pour l’Islam. Avec le lotus, elle symbolise le dialogue entre l’Occident et le bouddhisme.
La rose, une nourriture et un remède
Confite dans du sucre, la rose était une gourmandise appréciée de Louis XIV.
De nos jours, la rose est utilisée dans de nombreux préparations:
- la confiture de rose contre la diarrhée,
- l’eau de rose pour les yeux irrités,
- la pommade rosat pour les lèvres gercées.
- le miel de rose, très rare, est excellent.
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Elle tonifie également la peau, nous donnant ainsi bonne mine.
La rose, une aventure
La rose existe depuis l’ère tertiaire, il y a environ 70 millions d’années.
Il s’agissait d’arbustes sauvages dont l’espèce la plus courante était l’églantier à fleurs simples.
C’est à partir du XVIII° siècle que les travaux d’hybridation ont permis de créer les quelques 10000 variétés de roses qui existent aujourd’hui. Chaque année, les rosiéristes inventent de nouvelles hybrides.
On peut être sensible au charme des roses anciennes, à grosses fleurs doubles, rondes et très parfumées, ou préférer les tiges raides et les fleurs sophistiquées des variétés modernes.
Citons comme rose ancienne la rose gallique, Rosa gallica, que l’on peut traduire par « rose de France ». Cette espèce est l’ancêtre de toutes les roses européennes.
Rosa ‘Emera’ est une rose moderne. Au printemps, ses fleurs doubles rouge-fuschia recouvrent presque entièrement le feuillage vert-vif. Il refleurit par vagues jusqu’aux gelées. Il ne craint pas la maladie.
La rose, un choix
- La création de votre jardin dépend des espaces que vous proposez à vos rosiers. Si vous avez un arbre mort, une tonnelle, une vieille ruine, vous pouvez la faire recouvrir avec des rosiers lianes. Ils ne se taillent pas et deviennent spectaculaires au bout de quelques années. La pousse est assez rapide. Les rosiers grimpants embelliront un vieux mur, une entrée ou une allée avec arceaux. Si vous voulez embellir une allée, préférez les rosiers de bordures. Le rosier tige ainsi que le rosier pleureur mettront de la couleur au milieu de votre gazon.
La rose, un succès
La rose a donné son nom à une famille de plantes, les Rosacées. Dans sa forme originelle, la rose a cinq pétales et des étamines bien visibles. C’est une forme parfaite que l’on retrouve dans les rosaces des vitraux des cathédrales du Moyen-Age. Elles apportent aux églises un ornement lumineux en formes de pétales.
Depuis ce temps, les rosiéristes ont perfectionné cette fleur en lui donnant d’innombrables teintes, nuances, tailles, inflorescences et formes, simples, semi-doubles ou doubles , grimpantes, en buissons, et des périodes de floraison très étalées. Avec cette fleur, on atteint la perfection.
La rose en botanique
Les épines sont des productions épidermiques ou des feuilles transformées que l’on devrait plutôt appeler aiguillons. Le feuillage est brillant avec 5 folioles. Au printemps, les feuilles naissent rouges. 
Les pétales des fleurs doubles sont des étamines transformées avec les hybridations. Le nombre d’étamines diminue donc proportionnellement à l’augmentation du nombre de pétales. Les rosiers supportent des températures allant jusqu’à -20° mais certains comme ‘Mermaid’ ou Chinensis’ sont plus frileux (-7°).
Jolis bouquets de roses
Si vous confectionnez des bouquets avec les rosiers du jardin, ne coupez jamais plus du tiers de la longueur des tiges des l’année.
Choisissez les roses en boutons, quand les premiers pétales s’entrouvrent. Enlevez les épines et les feuilles jusqu’à la moitié de la tige. Fendez la tige ou, si elle est épaisse, écrasez-la doucement, pour qu’elle absorbe mieux l’eau. Pour prolonger des roses qui piquent du nez, recoupez les tiges et plongez-les quelques secondes dans l’eau bouillante. Normalement, elles devraient retrouver un port agréable.
La rose, sa culture
La reine des fleurs est exigeante.
- Arbustes exigeants, les rosiers demandent à croître au soleil, dans un sol profond, enrici de compost et bien drainé. Les rosiers acceptent très bien une terre argileuse dans laquelle leur pivot s’implante aisément.
- Le haut de la motte doit affleurer le sol, sans que le point de greffe soit enterré.
- Tassez énergiquement et ménagez une cuvette autour de la plante.
- Arrosez copieusement
- Taillez la partie aérienne après la plantation pour faciliter la reprise.
- Paillez le sol pour éviter l’évaporation.
Les roses anciennes à floraison unique en juin possèdent un charme irrésistible par leurs coloris subtils et leurs parfums envoûtants.
Couper les fleurs fanées relance la nouvelle floraison des variétés remontantes. Chaque printemps, apportez un engrais avec magnésium. Chaque mois pulvérisez un purin d’ortie fabrication maison. Les jardineries vendent des purins d’orties prêts à l’emploi.
Vous pouvez associer vos rosiers à des lys, à des clématites ou à des bulbes.
Mettez également des compagnes bien utiles, des herbes aromatiques pour les garder en bonne santé.
- la lavande qui éloigne les pucerons ainsi que le fenouil;
- la sauge et le thym les chenilles.
Deux astuces pour avoir de belles roses
- Les peaux de banane enterrées au pied de vos rosiers leur apporteront du potassium.
- Deux cuillerées de levure de bière dans 4 litres d’eau stimuleront la floraison.
Et la rose noire, mythe ou réalité ?
Contrairement à la rose bleue, la rose noire est un rêve accessible.
Les sélectionneurs travaillent sur la richesse des pétales en cyanidol, cette molécule qui apporte la couleur pourpre.
Mais trop concentré, le cyanidol a une contrepartie: si le soleil est trop fort, les pétales brunissent, puis brûlent.
La rose actuelle la plus noire est ‘Black Baccara’ dont les pétales extérieures apparaissent presque noirs sous une certaine lumière.
Des rosiers tous usages
Souvent, les rosiers sont plantés en alignement. Pourtant, ils se prêtent à 1001 usages, en fonction du terrain, de l’environnement naturel et … de l’imagination du jardinier:
- pour les massifs réguliers ainsi que pour les bordures, privilégiez les hybrides de thé et les floribundas;
- pour les murs et les treillages, privilégiez les grands rosiers grimpants;
- pour les clôtures, privilégiez les petits rosiers grimpants;
- pour les bordures et les plates bandes, privilégiez les petits rosiers arbustifs, voire les rosiers miniatures;
- pour les haies, privilégiez les rosiers arbustifs et les roses anciennes;
- pour une roseraie, privilégiez les hybrides de thé , les floribundas et les grandifloras;
- pour obtenir une floraison prolongée, privilégiez les hybrides de thé , les floribundas , les grandifloras, les rosiers arbustifs et la plupart des rosiers miniatures;
- pour profiter d’un jardin sans entretien, privilégiez les rosiers arbustifs modernes;
- pour obtenir de jolies fleurs à couper, toutes les roses conviennent;
- pour profiter du parfum des roses, privilégiez la plupart des roses anciennes, mais aussi quelques variétés plus modernes.
La taille des rosiers à massifs
Il est conseillé de tailler les rosiers en jours-fleurs, en lune descendante.
Les rosiers remontants comme tous les arbustes de floraison estivale développent leurs pousses avant de fleurir. Plus ces jeunes pousses seront nombreuses, plus la floraison sera abondante. C’est la vigueur de votre rosier qui déterminera l’importance de la taille: plus il est vigoureux, plus la coupe sera longue.
- En automne, enlevez les fruits et les fleurs, et réduisez d’1/3 les branches les plus vigoureuses en éliminant les plus fragiles, afin que les racines reprennent vigueur. An peu de compost sera le bienvenu.
- Lorsqu’on évoque les rosiers, on parle aussi souvent de la « taille de Noël ». Effectuée au début de l’hiver, elle assure une plus grande longévité à la plante, tout en évitant les dégâts causés par les gelées.
- Éliminez les brindilles les plus faibles et le vieux bois.
- Taillez aussi les branches de l’année à 20 centimètres.
- Sur les branches de 2 ans, laissez 10 centimètres du premier rameau.
- Supprimez les branches de 3 ans.
- C’est en avril, après les dernières gelées du mois de mars qu’il est recommander de tailler les rosiers remontants. Laissez 2 à 3 yeux sur la branches; l’idéal est que le dernier bourgeon soit dirigé vers l’extérieur. Les rosiers grimpants suivent le même principe que les rosiers remontants. Les rosiers non remontants doivent être rabattus jusqu’à leur base juste après la floraison.
- Préservez l’aspect naturel de la souche de vos rosiers en conservant sur chaque pied entre 3 et 5 beaux rameaux dont les grands yeux rougeâtres commencent à gonfler.
- Coupez chacune de ces branches entre 5 et 20 centimètres de long en ayant soin que le dernier œil soit tourné vers l’extérieur de la souche.
Comment planter les rosiers à racines nues ?
Les arbustes à racines nues sont moins chers à l’achat, plus robustes et d’un bon calibre.
- Supprimez les racines abîmées et pralinez soit avec un pralin du commerce, soit avec une préparation maison faite d terre argileuse et d’eau (vous pouvez rajouter un peu de bouse de vache!). Laissez-y tremper les racines pendant 30 minutes environ.
- Ouvrez un trou de plantation de 50 centimètres de côté. Ajoutez 15 de compost bien décomposé à la terre d’extraction qui vous servira à reboucher le trou.
- Positionnez le rosier bien droit et de manière à laisser le point de greffe au-dessus du niveau du sol.
- Rebouchez le trou avec la terre d’extraction amendée, tassez légèrement au pied tout autour de la plante et dessinez une cuvette pour l’arrosage.
- Tuteurez les rosiers-tiges et attachez les rosiers grimpants.
- Mettez un arrosoir de 10 litres d’eau. Laissez pénétrer avec que les racines soient bien au contact avec la terre (complétez avec de la terre au besoin).
Peut-on greffer les rosiers ?
Oui bien sûr. D’ailleurs dans l’esprit du jardinier les rosiers sont greffés.
Rendez-vous dans « greffer des arbres à l’écusson » car le greffage des rosiers ressemble en tout point à celui des arbres fruitiers.
Peut-on bouturer les rosiers ?
Rosiers greffés:
Beaucoup de rosiers sont simplement multipliés par bouturage.
- Prélevez de grandes boutures de 20 centimètres sur des tiges vigoureuses, déjà lignifiées (on parle de « bois semi-aoûté »). Coupez au-dessus d’un nœud pour que le buisson en place reparte sur un nouveau rameau.
- Ramenez la longueur de la bouture à 15 centimètres environ en coupant sous un nœud.
- Supprimez les feuilles sur environ 10 centimètres et coupez également la tête de la bouture.
- Poudrez la base avec une hormone de racinage et repiquez dans un mélange de terreau (3/4) allégé de vermicule(1/4).
- Posez une cloche sur les pots ou une bouteille plastique d’eau coupée et placez-les à mi-ombre à l’extérieur.
- Hivernez les plants hors gel et plantez au printemps.
Le temps d’enracinement est très variable selon la variété, l’état de la bouture et les conditions climatiques, entre quelques semaines et plusieurs mois.
Gare aux rejets ! A la fin de l’été, jetez un coup d’œil sur le point de greffe de vos rosiers, c’est-à-dire la partie renflée du pied, afin de détecter la présence d’un rejet indésirable. Si le porte-greffe émet un rejet, les feuilles qu’il porte possèdent 7 folioles (parties de la feuilles composant le feuille) alors que les feuilles du rosier greffé (la variété dont les fleurs sont intéressantes) ne possèdent que 5 folioles. De plus, les épines sur la tige du sauvageon sont plus petites et plus serrée que celles de la variété cultivée. Face à une tel rejeton, appelé le gourmand, aucun doute à avoir: coupez-le aussi bas que possible, sous terre, et surveillez les repousses.
Si vous comptez visiter une roseraie près de chez vous, n’hésitez pas à m’envoyer une photo.Elle enrichira cet article.
