Pour associer vos légumes, vous avez sûrement utilisé le moteur de recherche situé à droite de la page d’accueil de mon blog. Développons le sujet.
Les associations de plantes, quoi de plus naturel ?
- Dans la nature, il existe une communauté végétale très diversifiée, de genre, de familles et d’espèces.
- Certaines plantes sont complémentaires, d’autres concurrentes. Ces interactions sont dues
- aux substances dégagées par les plantes,
- à leurs besoins plus ou moins importants en nourriture ou en ensoleillement.
Il existe de bonnes associations, permettant aux plantes de se protéger des parasites, des maladies ou de stimuler leur croissance, et de mauvaises associations, pouvant avoir des effets néfastes sur leur développement.
Au jardin, n’oublions pas que ces plantes partagent la même source de vie : la terre, d’où l’importance de faire de bons mariages !
Quelques exemples de bonnes associations
Au jardin potager, certaines plantes sont « amies », c’est-à dire qu’elles évoluent favorablement ensemble. Elles s’entraident même parfois, protégeant leurs voisines d’une éventuelle attaque de parasites ou de maladies, ou/et stimulant leur croissance. Elles s’apprécient, s’entraident ou se tolèrent.
- Les laitues adoucissent les radis. L’association radis-salades est bien connue du jardinier. Au moment de semer, il faut mélanger les graines de salades à celles des radis. Les radis seront consommés en premier. Vous pouvez procéder de la même manière avec les carottes et les radis.
- Certaines plantes (fleurs notamment) vont participer activement à la lutte biologique. En repoussant les ravageurs, en leur faisant perdre l’appétit (!), elles vont avoir un impact direct sur votre potager.
- L’association tomate-œillets d’Inde est bien connue des jardiniers. Les œillets d’Inde et le basilic cultivés entre les pieds de tomates constituent un assez bon répulsif contre les aleurodes.
- L’ail, cultivé près des rosiers, améliore le parfum de ses fleurs; cultivé sous le pêcher, il diminue les risques de cloque.
- Le chanvre fait fuir les doryphores; il est donc intéressant de la cultiver parmi les aubergines, les pommes de terre et près des tomates.
- La lavande repousse les fourmis noires qui favorisent la prolifération des pucerons en se nourrissant de leur miellat sucré. Associer la lavande aux rosiers limite la prolifération des pucerons sur ces derniers.
- La sauge officinale, l’hysope, la tanaisie éloignent également les fourmis.
- L’absinthe, le céleri, le romarin et la tanaisie crispée éloignent la piéride du chou.
- La tomate et la laitue éloignent les altises ou puces de terre, ennemies des crucifères.
- Le romarin fait fuir la mouche de la carotte.
- Carottes et Liliacées : poireaux, ail, oignon, échalote. Ces deux familles se protègent réciproquement.
- Le poireau, par sa forte odeur, fait fuir la mouche de la carotte.
- Cette dernière lui rend la politesse (ses feuilles sont parfumées) en repoussant la teigne du poireau. Pour ces 2 cas, l’essentiel est de contrarier leurs odeurs respectives. Il est donc intéressant d‘alterner ces plantes (un rang sur deux).
- L’association poireau et céleri ou poireau et céleri-rave au jardin est bénéfique pour les 2 plantes. Nous en avons fait encore l’expérience cet hiver 2018-2019 avec les plants de poireaux donnés par Christian et Myriam ! La culture en association du céleri-rave et du poireau a pour effet de réduire les populations d’insectes s’attaquant à chacune des plantes et de diminuer légèrement les mauvaises herbes.
- Certains arbres ou arbustes vont chercher l’eau en profondeur avec leurs radicelles (ce sont de véritables ascenseurs hydrauliques) et ont des fuites au niveau des couches superficielles du sol. Cette eau est utilisée par les plantes.
- Certaines plantes gourmandes en espace, comme le cardon, la tomate, le concombre, le chou, l’aubergine n’ont besoin au début de leur croissance que de peu de place. On peut réaliser une culture intercalaire appelée également «culture dérobée» avec des plantes de petite taille ou qui s’effacent (se cueillent) plus rapidement comme la salades et le radis.
En outre, les plantes puisent leur nourriture à des profondeurs différentes. Ainsi les racines de laitue descendent entre 120 et 180 centimètres de profondeurs lors que celles des bettes se situent entre 180 et 201 centimètres. Leur association est favorable car la compétition entre ces deux plantes est minimale. - Un mariage heureux: la bourrache et le fraisier. Les abeilles attirées par les fleurs de bourrache aident la pollinisation des fraisiers. De plus les racines de la bourrache vont remonter dans le sol les nutriments qui seront assimilés par les fraisiers. D’une manière générale, en laissant pousser des plantes mellifères comme la bourrache ou en plaçant des plantes aromatiques dans votre potager, vous préservez la biodiversité .
Les légumineuses, des plantes enrichissantes pour vous autres plantes au jardin
La famille des Légumineuses est enrichissante. Les plantes associées à cette famille peuvent produire jusqu’à deux fois plus de biomasse que lorsqu’elles sont seules!
Les agriculteurs connaissaient bien ce phénomène de «fixation symbiotique de l’azote» et cultivaient ensemble ou en alternance les Papilionacées (Fabacées) et les Graminées (Poacées). Le blé poussait très bien après une luzerne ou des vesces. Leurs racines libèrent dans le sol des acides organiques qui solubilisent les phosphates « bloqués » qui se trouvent naturellement dans les particules de terre.
- Une association intéressante: fraisiers, salade et haricot. Vous venez de récolter vos dernières fraises. N’abandonnez pas vos fraisiers à leur solitude. Une culture intercalaire vous fera mieux exploiter votre terrain.
- Après avoir effectué, une taille de vos fraisiers pour supprimer les feuilles nécrosées et les tiges porteuses de fruits, plantez sur le même rang des salades et en culture intercalaire, des haricots.
- Ces derniers apporteront à vos fraisiers l’azote nécessaire! (les racines de la plante hôte, en l’occurrence les haricots, dont une partie se décompose en continu, libèrent de l’azote dans le sol, ce qui profite aux plantes voisines. En arrosant vos haricots et vos salades, les fraisiers vont « tirer » des radicelles qui iront puiser l’eau destinée aux deux légumes.
- Par cette technique, les fraisiers vont engranger bon nombre de réserves et vous assurer donc une récolte abondante de fraises l’an prochain.
- La bourrache, présente au printemps saura également s’inviter !
- Les haricots seront remplacés par la mâche pour l’hiver ou des poireaux.
- Le maïs, les haricots et les courges sont des plantes complémentaires. Cultivées ensemble, elles s’entraident et s’apportent mutuellement des effets bénéfiques. On parle de plantes « compagnes ».
- Les maïs servent de tuteurs aux haricots;
- les haricots fertilisent les courges et les maïs;
- les courges, quant à elles, limitent les travaux de désherbage en étouffant les « mauvaises herbes ».
Ce mode de culture appelé « culture des trois sœurs » nous vient du peuple Maya: le maïs, les haricots grimpants et les courges sont les légumes de base de l’alimentation des Indiens.
Dans le Sud Ouest de la France, on cultive depuis longtemps le haricot Tarbais avec le maïs. Ces « haricots-maïs » sont d’ailleurs réputés pour leur qualité et leur finesse.
Des associations défavorables
Mais il arrive également, pour diverses raisons, que l’entente ne soit pas parfaite, voire très difficile entre certaines plantes légumières. Elles ne s’apprécient pas ou jouent le même rôle au niveau du sol.
- Elles se font concurrence en puisant la nourriture au niveau dans le sol: les plantes voraces telles que les choux, les tomates, les pommes de terre ont besoin de nombreuses substances nutritives et en oligoéléments. Il faut donc éviter de les cultiver au même endroit deux années consécutives. Elles « fatiguent » le sol.
- L’une a besoin de beaucoup d’eau (radis) et l’autre peu (thym). Elles n’ont pas les même besoin en nourriture.
- Elles ne supportent pas l’odeur de leur voisin. N’hésitez pas à séparer les trois légumes de la famille des Solanacées que sont l’aubergine, la tomate et la pomme de terre. La présence de cette dernière n’est pas appréciée par le céleri en branches.
- L’odeur du persil indispose la salade.
- Les courges ont beaucoup de mal à se développer au voisinage ou parmi les pommes de terre.
- L’aneth a une action inhibitrice sur la carotte comme l’absinthe sur la plupart des jeunes semis.
- La rue officinale empêche le développement des basilics.
- Il y a aussi des problèmes avec le fenouil: il déteste tout le monde et les légumes lui rendent bien la pareille, personne ne l’apprécie.
- Certaines ne supportent pas la concurrence chimique dans le sol. Elles émettent dans le sol, par leurs racines, des toxines qui inhibent le développement des autres végétaux.
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Les Liliacées (alliacées, plantes à bulbes) n’apprécient pas la proximité des légumineuses . Il vaut mieux les séparer. Rappelons que les légumineuses par leurs bactéries fixent l’azote de l’air; elles gênent les plantes qui n’en ont pas ou peu besoin pour se développer normalement.
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Les membres d’une même famille sont souvent victimes des mêmes maladies et attirent les mêmes insectes ravageurs. Le doryphore s’attaque aux pommes de terre et aux aubergines, parfois aux tomates trois Solanacées. En outre, les légumes d’une même famille ont souvent les mêmes besoins nutritifs et rentrent en concurrence.
Une règle importante d’une bonne association
En pratique, quelle que soit la façon dont on s’y prend pour associer les plantes, le plus difficile est de savoir donner à chaque plante l’espace, la lumière et l’eau qui lui sont nécessaires. En effet, la surpopulation fait perdre tout le bénéfice d’une bonne association.
Ces associations sont-elles toujours efficaces ?
- Elles peuvent être efficaces dans un sol qui reçoit régulièrement des amendements corrects. Dans un jardin souvent envahi de parasites et de maladies, l’association de plantes « amies » a peu d’effet; leur présence est surtout le signe d’un déséquilibre du sol.
- Lorsqu’une année se révèle très favorable aux cultures les problèmes apparaissent moins !
Facilitez la biodiversité
La monoculture est une invention de l’homme ! Par contre, votre jardin sera plus vivant s’il reflète la biodiversité.
Un potager est plus sain, plus vivant donc plus productif si la biodiversité est respectée.
- En associant avec tact et discernement les fleurs, les légumes, les plantes aromatiques et les arbres fruitiers [comme dans les mers et les eaux douces, dans les montagnes et les forêts, dans les prairies naturelles].
- En assurant une bonne rotation, on crée avec bonheur un écosystème harmonieux.
- En employant des fertilisants naturels et en pratiquant la lutte biologique , on contribue à laisser une terre plus propre pour nous et nos enfants.
#1 par Marie-Hélène à 19 octobre 2019 - 14 h 34 min
Citation
Peut-on mettre dans le même grand pot un citronnier avec des chrysanthèmes pour gain de place sur un petit balcon
Merci de votre réponse
#2 par JPP à 10 novembre 2019 - 6 h 47 min
Citation
Cette association est compatible. Cordialement. Jean-Paul
#3 par raymond à 23 mars 2019 - 8 h 45 min
Citation
bonjour a tous ,je lis comme Mado que vous dites JPP que les tomates ne devraient pas etre cultivees au meme endroit chaque annee pourtant je pense que le seul legume fruits qui supporte d’etre a la meme place c’est la tomate ,il m’est souvent arrive de les planter plusieurs annees a la meme place sans observer de maladie,bien sur la tomate etant une gourmande,une bonne dose de compost s’impose.La bourrache, que j’adore qui peu devenir invasive dans le potager,devient par grande taille peut devenir genante pour d’autres plantes,jai quelquefois des bourraches qui couvre 70 a80 cm2et bouffent la lumiere pour d’autres plantes alors je les deplume un peu
#4 par JPP à 24 mars 2019 - 5 h 03 min
Citation
Bonjour Raymond
Merci encore pour ces deux observations qui correspondent parfaitement à la finalité de ce blog (un échange entre jardiniers) :
1- J’ai répondu à Mado pour ce qui concerne la tomate. Je peux rajouter qu’il faut éviter de laisser sur place les fruits malades…
2- Effectivement la bourrache devient vite envahissante. Je la tiens en respect en broyant les tiges gênantes qui alimenteront mon compost.
Cordialement. Jean-Paul
#5 par raymond à 23 mars 2019 - 8 h 28 min
Citation
bonjour a tous ,sans vouloir vous contrarier Jean paul,les fabacées qui enrichissent le sol en azote serait un mythe,car elles libereraient leur azote qu’une fois mortes,aussi il faut les plantes sur le terrain afin de lui faire profiter de ce cadeau autre point interessant les crucifères et les altises j’ai vu un reportage un maraicher bio ,qui contre les altises seme en meme temps que crucifères et brassicacees du fenugrec ,hors les altises détestent l’odeur du fenugrec ,curieux de voir je vais essayer,en avez vous eu des echos?
#6 par JPP à 24 mars 2019 - 4 h 57 min
Citation
Bonjour fidèle lecteur,
Loin de me contrarier, tes observations pertinentes m’obliger à émarger en modestie pour ce qui concerne les idées reçues de jardinage. Quant au fenugrec, moi aussi,je vais expérimenter. Cordialement. Jean-Paul
#7 par Mado Kysilenko à 23 mars 2019 - 7 h 33 min
Citation
Bonjour,
j’ai vu dans votre blog que vous aviez fait un abri pour vos tomates. Je suppose que vous ne le déplacez pas . Vous dites qu’il ne faut pas mettre deux années de suite celles-ci au même endroit. Comment faites vous pour ne pas fatiguer la terre. J’ai une serre et je mets mes tomates et concombres dans celle-ci depuis des années. j’ai juste eut le cul noir sur certains pieds . Merci pour votre réponse. C’est toujours un plaisir de vous lire.
Mado
#8 par JPP à 24 mars 2019 - 4 h 52 min
Citation
Bonjour Mado,
Vous avez bien raison de me demander des précisions. Effectivement si l’on cultive des tomates sous serre, soit on déplace la serre, soit on change la terre du sol et on apporte un amendemant conséquent, par exemple un compost bien décomposé. Ainsi on « fatigue » moins la terre. Bon jardinage. Cordialement. Jean-Paul
#9 par Mathieu à 8 mai 2018 - 17 h 17 min
Citation
Bonjour votre site et vos conseils étant intéressants je souhaite savoir si on peu ta associer courges butter nut et pastèque à confiture? Merci
#10 par JPP à 11 mai 2018 - 6 h 57 min
Citation
Bonjour Mathieu,
Bien sûr que vous pouvez associer ces deux cucurbitacées ! Bon jardinage. Cordialement.Jean-Paul
#11 par Jérémie à 16 avril 2018 - 10 h 39 min
Citation
Merci pour cet article complet.
J’ai ajouté un pied de bourrache à proximité de mes fraisiers, merci
Bonne journée.
#12 par Clémentine à 3 février 2016 - 11 h 50 min
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Bonjour,
Quel article intéressant! Je viens d’acquérir un petit carré d’1,5m2 et je souhaiterais y faire des cultures associées, mais j’ai une grande question : quelle est la distance minimale à respecter pour deux plantes qui ne s’apprécient pas svp? Car je suis quand même assez limitée…
Merci de votre réponse!
#13 par JPP à 4 février 2016 - 5 h 59 min
Citation
Bonjour Clémentine,
Tout d’abord merci pour l’intérêt que vous portez aux articles de mon blog. Ayant opté pour un jardinage naturel (on pourrait dire bio), je « distille » régulièrement des articles pour optimiser les rendements du potager… et ça marche! J’espère vous retrouver sur mon blog: http://www.jardineravecjeanpaul.fr/
Vous pouvez interposer une plante « médiatrice » entre deux plantes qui ne s’apprécient pas [Comme on pourrait le faire dans le monde des humains!]. Bon jardinage.Cordialement Jean-Paul
#14 par JPP à 4 février 2016 - 5 h 59 min
Citation
Bonjour Clémentine,
Tout d’abord merci pour l’intérêt que vous portez aux articles de mon blog. Ayant opté pour un jardinage naturel (on pourrait dire bio), je « distille » régulièrement des articles pour optimiser les rendements du potager… et ça marche! J’espère vous retrouvez sur mon blog: http://www.jardineravecjeanpaul.fr/
Vous pouvez interposer une plante « médiatrice » entre deux plantes qui ne s’apprécient pas [Comme on pourrait le faire dans le monde des humains!]. Bon jardinage.Cordialement Jean-Paul
#15 par Corina à 1 juillet 2014 - 17 h 54 min
Citation
j’aime beaucoup vos explications je suis ravie, enfin le type de jardin que je rêvais ! Pouvez-vous m’indiquer les noms de quelques arbustes ascenseurs hydrauliques, merci bcp
#16 par JPP à 29 juillet 2014 - 9 h 48 min
Citation
Bonjour Corina
Personnellement j’utilise des légumineuses ligneuses ainsi que des herbacées à racines fibreuses (semées au printemps) dont les racines descendent jusqu’à 2 mètres) comme la luzerne, l’orge ou le maïs. Bon jardinage. Jean-Paul
#17 par marie à 12 novembre 2013 - 20 h 07 min
Citation
Bonne idée pour les associations de légumes et fruits; j’en tiendrai compte lors que je commencerai mon potager de 30M2, je ferai des carrés de potager surélevés, ce serai plus commande.
merci pour vos conseils
#18 par Moxaline à 26 février 2013 - 12 h 51 min
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Magnifique!
Voilà la solution à mon éternel dilemne à propos des fraisiers. En planter beaucoup pour une récolte abondante mais devoir sacrifier de précieux mètres carrés de culture, improductifs presque 10 mois par an…
Je pratique déjà les cultures dérobées et intercalaires mais n’avait jamais envisagé de l’appliquer au carré des fraisiers.
Merci pour ces précieux conseils!