Ce mois de juin pluvieux voit la prolifération au jardin de prédateurs: pucerons, limaces, escargots. Complétons l’article sur la lutte biologique pour lutter contre ces indésirables:
La notion de plante « martyre »…
De quoi s’agit-il ? Ce sont des plantes placées dans ou autour du potager pour attirer, élever, nourrir des parasites dont on veut épargner ses légumes.
Quelle est le principe de la plante martyre ?
Si on veut que les plantes soient épargnées de tel parasite, les pucerons par exemple, il faut en élever afin que que cela attire puis nourrisse ses ennemis. Ses ennemis sont mes amis, les coccinelles et les syrphes par exemple.
S’ils n’ont rien à manger, alors soit ils s’en vont, soit ils dépérissent. Une plante martyre est là pour ça, sans sous estimer d’autres usages, décoratifs par exemple.
Quelques plantes martyres
Ainsi pour les pucerons, on introduit des plantes telles que
- des capucines, dont les fleurs embellissent une salade,
- des Eryngium, chardons bleus qui sont aussi attractifs pour les limaces et font de beaux bouquets,
- des rosiers,
- des chèvrefeuilles qui parfument les allées,
- des fèves en bout de rang.
- ou encore le rumex, oseille sauvage, dont l’inflorescence est généralement noire de pucerons.
- On laisse proliférer des chénopodes, cette plante sauvage comestible, si tendre que ses extrémités sont envahis par les pucerons.
- Cela peut aussi être des choux qu’on laisse monter en fleurs et qui vont ainsi nourrir une myriade de butineurs.
- Dans la vallée du Rhône où prolifère l’ambroisie, on peut utiliser cette dernière, dans sa jeunesse, comme plante martyre… avant de la détruire.
L’ambroisie, une jeunesse serviable
Et que dire de ces ogres que sont les limaces et les escargots ?
A la sortie de l’hiver, les limaces et les escargots sont très vite actifs, alors que leurs prédateurs ne le sont pas ! Pour nourrir et attirer les ennemis des limaces et des escargots, tels les hérissons, les carabes, les staphylins, on peut installer ces plantes que les limaces et les escargots adorent:
- des tournesols,
- des œillets d’Inde,
- des dahlias,
- des Eryngium
- des hostas…
D’autres solutions existent…
- Parfois un peu de Ferramol est nécessaire. Bien que constitué de granulés ressemblant comme deux gouttes d’eau aux anti-limaces habituels, ce produit, un phosphate de fer, ne pose aucun problème. Le phosphate est un engrais. Et le fer un élément très présent dans le sole indispensable aux plantes. Aucun effet négatif connu.
- Les pièges à bière marchent bien avec certaines espèces. Cet alcoolisme naturel des limaces est incroyable !
- Vous pouvez placer des planches entre les rangs de légumes ou de fraisiers pour capturer les limaces naïves qui s’y sont réfugiées .
La part des anges
Lorsque, après la récolte, nous visitions les caves où vieillissait le célèbre vin « Cote-Rôtie », Corine, la patronne nous parlait de la part des anges, cette perte de vin due à l’évaporation mais surtout à l’absorption par les tonneaux en chêne d’une petite partie du breuvage divin.
Transposons au potager: les légumes nourrissent leurs ennemis.. Le jardinier bio s’expose et se résigne à perdre une partie plus ou moins importante de sa récolte d’autant que comme ce printemps 2018 est pluvieux, la part des pertes est importante au niveau des salades, des choux, des courgettes.
Si on traite dès la première apparition, jamais leurs prédateurs ne pourront se nourrir. Jamais ils ne pourront aider à maintenir l’ordre. Ils seront morts avant ou auront migré ailleurs pour survivre.
