Manger des abricots

Avant de déguster des abricots, découvrons quelques caractéristiques de ce fruit magique.  Cet arbre fruitier de la grande famille des Rosacées, est d’origine asiatique puis d’Arménie.

• Venu de Chine voici 4000 ans ou du nord de l’Inde, c’est sans doute par la célèbre Route de la Soie que l’abricot atteignit le Moyen-Orient avant d’être gréco-romain.
• Importé d’Italie au milieu du XVe siècle, il n’eut pas grand succès chez nous au départ.
• C’est La Quintinie qui fit planter des abricotiers dans le potager de Versailles.
• Sa culture se développa au XVIIIe siècle.

Le nom de son fruit vient du catalan « abercoc » dérivé d’un mot arabe signifiant « précoce ».

• Les Romains l’appelaient « la pomme précoce ». Sa floraison très précoce, début mars, l’expose aux gelées printanières et aux à-coups climatiques de la fin de l’hiver qui risquent de provoquer lors de la nouaison, la chute des bourgeons due à un ralentissement ou  un arrêt de sève. Ne vous inquiétez pas trop, cet arbre est très florifère.
• Cet arbre est autofertile. Cependant la présence d’un deuxième compère favorise une pollinisation croisée. La fécondation s’effectue grâce au vent, sans l’intervention d’insectes pollinisateurs.
• L’abricot change de couleur en mûrissant: il jaunit et rougit en même temps.

Si les fruits restaient verts, il faudrait les tâter tous les jours ! Mère Nature nous tire d’embarras en revêtant ces fruits mûrs d’une livrée d’or et de rouge.

La saison de l’abricot commence en juin, culmine habituellement en juillet, et se termine fin août.

Quel est l’intérêt nutritionnel de l’abricot ?

Cette perle de l’été a de nombreux atouts:

1. Très énergétique à l’état sec, l’abricot est particulièrement apprécié des sportifs.
2. Il est riche en fibres solubles (pectine) et insolubles: très bien tolérées, elles sont bénéfiques pour le fonctionnement intestinal [les pectines, abondantes, aident à lutter contre une paresse intestinale et sont bien supportées par des intestins mêmes sensibles; elles se gorgent d’eau et permettent la prise de la gélatine des confiture]. Consommé « mûr à point », l’abricot est un fruit délicieux et parfaitement digeste. Son assimilation est favorisée par sa consistance tendre et moelleuse, et par sa saveur légèrement acidulée qui stimule les sécrétions gastriques.
3. Il est riche en vitamine A. L’abricot représente une source remarquable de provitamine A (ou carotène), qui se transforme dans l’organisme en vitamine A. [Cette vitamine est nécessaire au bon état de la peau (entre autre pour faciliter le bronzage) et pour améliorer la vision nocturne].
4. Détoxifiant et antioxydant, il joue un rôle efficace dans la protection contre le cancer, les maladies cardio-vasculaires et le vieillissement cellulaire. Il augmente également la résistance aux infections.
5. Il contribue efficacement à couvrir les besoins de notre organisme en minéraux: potassium,  fer,  cuivre  et  magnésium. [Tous ces minéraux sont à privilégier chez ceux qui ont une activité musculaire élevée] et en oligo-éléments.
6. Peu calorique avec 50 calories pour  3 fruits, sa teneur importante en béta-carotène  (d’où sa couleur jaune orangée comme la carotte)  lui confère un important pouvoir antioxydant qui protège des radicaux libres.
7. L’huile élaborée avec ses noyaux est un vrai bienfait pour la peau, à la fois hydratante et régénérante (c’est une base idéale pour les préparations cosmétiques).

Masque à l’abricot.

Voici une recette simple de grands-mères, qui, ne l’oublions pas cherchaient à garder une éternelle jeunesse. Pour cela, il faut réunir les ingrédients suivants: 3 abricots mûrs à point, de préférence cueillis sur l’arbre; une cuillère à café d’huile de noyaux d’abricot, dont les bienfaits sont cités ci-dessus [à défaut, on peut la remplacer par de l’huile d’amande douce] et une cuillère à soupe de son d’avoine.

1. Écrasez les fruits à la fourchette. Mixez le son d’avoir jusqu’à ce qu’il soit réduit en poudre (les grand-mères utilisaient leur moulin à café manuel). Mélangez les 3 ingrédients.
2. Appliquez la préparation sur le visage en évitant le contour des yeux.
3. Laissez agir au moins une demi-heure.
4. Rincez à l’eau claire ou/puis avec une eau florale (par exemple de l’eau de rose ou de l’eau de fleur d’oranger).[le mieux, c’est l’une puis l’autre].

Nota: Certaines grands-mères ajoutaient un peu de bave d’escargot qu’elles obtenaient en « chatouillant » la base de l’escargot.

Comment conserver les abricots ?

• Les abricots se conservent bien avec leurs noyaux ou bien dénoyautés.
• Pour faire des confitures ou des gelées, les abricots doivent être bien mûrs. Ils contiennent ainsi suffisamment de pectines pour que la confiture « prenne ». S’il est trop mûr, il faut  ajouter un jus de citron au mélange abricot-sucre.

Quelles sont les associations favorables ?

L’abricotier se plait à proximité du basilic, des capucines, de la tanaisie, de la ciboulette ou encore cive.

Quelles sont les associations à éviter ?

Évitez la proximité du noisetier, du pêcher ou encore du prunier qui attirent les pucerons verts, vecteurs du virus de la sharka. L’abricotier est sensible aux mêmes parasites et aux mêmes maladies que le pêcher. Il faudra donc les combattre avec les mêmes méthodes.

Une décoction de prêle est efficace contre la cloque, celle à base d’ail viendra soigner les feuilles atteintes par cette maladie.

De quels entretiens l’abricotier a-t-il besoin ?

1. L’abricotier prospère en toutes terres saines.

   • Il redoute les sols humides, argileux, trop riches en azote. Dans ce cas, privilégiez un abricotier greffé sur prunier.
   • Un abricotier greffé sur amandier s’accommodera mieux d’un sol calcaire. Si, à la fin de l’hiver, vous prenez la peine de griffer votre terrain et d’enfouir du compost ou du fumier bien décomposé, vous augmentez vos chances d’obtenir de beaux fruits.

2. Une taille au printemps et à l’automne est parfois nécessaire pour « équilibrer » votre arbre.

   • On supprime les branches mortes ou faibles, celles qui s’entrecroisent, en favorisant celles qui poussent vers l’extérieur.
   • Au printemps, cette taille de fructification, effectuée  avant la reprise de la végétation, va favoriser l’apparition de beaux abricots.
   • Immédiatement après la récolte, on supprime, en pratiquant une coupe nette au sécateur, les branches  cassées, victimes du vent, du poids de la récolte ou de votre maladresse. Inutile alors de mettre un mastique de cicatrisation.
   • En automne, on réduit les branches qui ont donné beaucoup de fruits, on élague les branches fragiles.
3. Quand les arbres sont trop chargés en fruits, éclaircissez en plusieurs étapes. Vous risquez de décaler les fruits et de les faire tous tomber! Conservez deux abricots par groupe et trois ou quatre fruits par coursonne (branche  taillée a 3 ou 4 nœuds pour que la sève s’y concentre).

Suggestion de culture: Il est préférable de cultiver cet arbre sur un sol nu, sans herbe au pied. Toutefois, il doit bénéficier d’un paillage pendant l’été (comme les autres arbres fruitiers: cerisiers, pruniers, pommiers, poiriers ou encore pêchers).

• La paille de blé lui convient parfaitement. Il est bon de pailler 1 m² autour du tronc.
• Comme tous ses confrères de la famille des Rosacées, l’abricotier a besoin d’une humidité régulière maintenue également par un arrosage régulier en été.
• Offrez donc à votre arbre 4 à 6 gros arrosages entre les mois de mai et septembre par été sec. Arrosez -le à hauteur des racines actives , c’est-à-dire en cercle à l’aplomb de l’extrémité du feuillage (ce qu’on appelle également la deuxième couronne).Vous récolterez l’an prochain des fruits superbes.

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