Après une semaine d’incendies dans le Midi et en Corse, je vous livre ce texte d’un de mes auteurs préférés.
Pourquoi ce texte ?
Cet extrait, tiré du roman Colline de Jean Giono, parle d’un incendie dévastant un village situé au pied d’une montagne qui détruit la forêt petit à petit et qui s’introduit partout.
- Il saccage tout sur son passage et finit par s’éteindre doucement, laissant la colline dans un état pitoyable. Il est assimilé à un dragon qui crache des flammes.
- La métaphore est filée en continu tout au long de ce passage et de nombreuses figures de style sont utilisées comme la personnification…
Texte de Jean Giono
La bête souple du feu a bondi d’entre les bruyères comme sonnaient les coups de trois heures du matin. Elle était à ce moment-là dans les pinèdes à faire le diable à quatre.
- Sur l’instant, on a cru pouvoir la maîtriser sans trop de dégâts ; mais elle a rué si dru, tout le jour et une partie de la nuit suivante, qu’elle a rompu les bras et fatigué les cervelles de tous les gars.
- Comme l’aube pointait, ils l’ont vue, plus robuste et plus joyeuse que jamais, qui tordait parmi les collines son large corps pareil à un torrent. C’était trop tard.
- Depuis qu’elle a poussé sa tête rouge à travers les bois et les landes, son ventre de flammes suit ; sa queue, derrière elle, bat les braises et les cendres. Elle rampe, elle saute, elle avance. Un coup de griffe à droite, un à gauche ; ici elle éventre une chênaie, là elle dévore d’un seul claquement de gueule vingt chênes blancs et trois pompons de pins ; le dard de sa langue tâte le vent pour prendre la direction. On dirait qu’elle sait où elle va.
- Les buissons se sont défendus un moment en jurant, puis la flamme s’est dressée sur eux, et elle les a écrasés sous ses pieds bleus. Elle a dansé en criant de joie ; mais en dansant, la rusée, elle est allée à petits pas jusqu’aux genévriers, là-bas, qui ne se sont pas seulement défendus. En moins de rien; ils ont été couchés ; et ils criaient encore qu’elle, en terrain plat et libre, bondissait à travers l’herbe…
- Ses muscles roux se tordent; sa grande haleine creuse un trou brûlant dans le ciel. La flamme saute comme si elle voulait quitter la terre pour toujours; à travers son corps aminci on peut voir toute la colline brûlée.
Nos réactions
- Un grand coup de chapeau pour tous celles et ceux qui luttent contre les feux de forêts, souvent au péril de leur vie, notamment les pilotes de canadairs.
- Soyons vigilants !
- La forêt reprendra ses droits… on peut l’aider…
> lire ou relire « L’homme qui plantait des arbres »
Toujours à l’écoute de vos réactions sur le sujet, je me ferai un plaisir de vous répondre et de publier vos commentaires.
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#1 par raymond à 29 juillet 2017 - 5 h 28 min
Citation
hormis les feux de forets allumes de mains criminelles,peut etre voulu par des promoteurs immobiliers,il y a aussi beaucoup de négligences ,barbecues,cigarettes,engins pétaradants,lorsqu’on voit encore aujourdhui,l’inconscience,l’irresponsabilite des gens,on ne debroussaille pas,on allume le tas de branches au jardin dans l’apres midi ou au bord du soir et le vent se leve pendant la nuit et 7000 ha de poumons de notre plate se barre en fumees et en pollution,c’est ecoeurant tous les ans ca se reproduit
#2 par JPP à 29 juillet 2017 - 8 h 21 min
Citation
Bravo Raymond. Rien à ajouter.